L'invitée - Voyage accompagné

21 mars 2022

Pendant cette pandémie mondiale il nous est difficile de voyager et de rencontrer des gens d’ailleurs comme d’ici… Pourtant, il existe des métiers où la pandémie ne peut pas enfermer les gens à domicile pour faire du télétravail. En tant que coordinatrice école-parents migrants pour la commune de Villars-sur-Glâne, j’ai continué à traverser les rues « désertes » et à enjamber des frontières culturelles et sociales invisibles pour aller à la rencontre de familles migrantes. Amenée à côtoyer des familles parlant l’albanais, l’arabe, le chinois, le farsi, le kurmanji, le mongole, le tamoul, le tigrinya, etc., le plus grand défi à relever reste d’entrer en communication.

Des professionnels de la communication

Pour cela, j’ai la chance de pouvoir faire appel à des hommes et des femmes exceptionnels sachant parler la langue désirée et connaissant le pays des parents migrants rencontrés. Ces professionnels de la communication interculturelle sont à mes côtés pour transmettre mes messages de sensibilisation et, surtout, m’aider à gagner la confiance des parents migrants. Discrets, impartiaux, professionnels, les interprètes communautaires réussissent à déceler les émotions et les codes de langage des différents intervenants grâce à leurs origines et leurs propres parcours d’intégration. Sans leur savoir-être et savoir-faire, je n’arriverais pas à faire comprendre un système scolaire et faciliter l’intégration dans un nouveau lieu de vie.

Des moments forts

Deux expériences me reviennent à l’esprit. Au terme d’une visite chez une famille érythréenne avec une interprète, l’épouse nous propose un café. Quelle surprise quand j’ai vu la mère du futur élève griller des graines vertes de café... ! J’ai découvert le « boune » (café) servi lors de l’accueil d’un invité. Cette cérémonie du café a duré 1h1/2 heures. Ce moment d’échange « hors du temps » m’a beaucoup rapproché de la famille.

Lors d’une autre visite, j’ai constaté que le récit atteignait émotionnellement l’interprète. J’ai alors immédiatement réagi en faisant une pause. A défaut de pouvoir prévoir le choc du récit, l’interprète a servi de « parechoc » émotionnel. Mais grâce à elle, j’ai pu rester factuel, contrôler mes émotions et réfléchir à comment aider cette mère de famille.

Il faut du temps et de l’expérience pour se familiariser avec ce mode de communication surprenant qu’est le « trialogue », incluant une tierce personne. Pour ma part, il me permet d’améliorer la collaboration avec les parents, de mener une discussion plus équitable et d’atteindre plus rapidement mes objectifs.

Vera Condé Lateltin, coordinatrice école-parents migrants, Villars-sur-Glâne



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