Présentiel, téléphone, vidéo, application : que choisir ?

par Clotilde Buhler | 1 avril 2024
catégories : NL1-2024

Fruit d’une recherche publiée en octobre 2023 par l’Institut de traduction et d’interprétariat de la ZHAW*, le tableau figurant en page 2 de cette newsletter donne des recommandations quant à l’utilisation des applications de traduction. Décryptage avec Anne Kristol, responsable du service d’interprétariat « se comprendre ».

En quoi ce tableau est-il pertinent pour l’interprétariat ?

A.K. Ce tableau donne des repères pour s’orienter quant au mode d’interprétariat à privilégier selon des situations concrètes. Synthétique, il est facilement utilisable par les clients. Y avoir intégré les applications de traduction le rend particulièrement novateur. Le service « se comprendre » a un rôle de « conseil » à jouer en matière de pratiques d’interprétariat. Ces recommandations visent un objectif « idéal » vers lequel nous tendons. De plus, elles sont issues de données du terrain suisse, ce qui est rare. Leur traduction en français par notre service nous permet aujourd’hui de les partager avec nos clients et partenaires.

L’étude porte sur le domaine de la santé. Ces recommandations sont-elles applicables à d’autres domaines ?

A.K. Les situations décrites sont assez générales et on peut tout à fait imaginer qu’elles se présentent dans d’autres domaines. En ce sens, les recommandations me paraissent transposables. Cela dit, il est important de souligner que la décision finale revient aux professionnels. Ce tableau fournit des indications pour choisir le bon outil au bon moment.

Avez-vous des réserves concernant certaines des recommandations proposées ?

A.K. L’interprétariat a beaucoup évolué ces dernières années avec notamment le développement des interventions par téléphone et vidéo qui représentent, à ce jour, plus d’un tiers des interventions totales de notre service. Nous recommandons d’ailleurs davantage la vidéo qui inclut une part de communication non verbale. L’application de traduction automatique recommandée dans le tableau face à un « besoin immédiat » n’est donc pas, à mes yeux, la seule alternative possible.

Les applications ne mettent-elles pas en danger le travail des interprètes ?

A.K. Au contraire. L’interprète en présentiel est seul à même de tenir compte des aspects humains et émotionnels. La diversification des outils contribue à renforcer le rôle de l’interprète en présentiel et à faire appel à lui, en conscience, pour réaliser une intervention qu’aucune application ne pourrait remplacer.

Quelle place donnez-vous aux applications de traduction dans le paysage de l’interprétariat ?

A.K. Les applications sont un outil complémentaire. Toutefois, être conscient des limites de cet outil me semble nécessaire. La fiabilité de la traduction peut varier selon les applications ou les langues recherchées. La question de la confidentialité ou de la non divulgation de données sensibles se pose également. Enfin, si les facteurs humains, émotionnels et culturels sont pris en compte avec un interprète en présentiel, une traduction automatique ne va traduire que des « mots ». D’où l’intérêt de disposer de recommandations pour faire le bon choix.

Clotilde Buhler

*(Zürcher Hochschule für Angewandte Wissenschaften)


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